« Jeunesse à vendre », le 18/04 à 20h55 sur France 5
C’est un phénomène tabou, qui échappe souvent aux adultes : de plus en plus de mineurs se prostituent en France. Ces ados, surtout des filles, viennent de tous les milieux. Leur dérive est facilitée par les réseaux sociaux.
Océane n’a que 15 ans. Elle est en fugue depuis plus de 6 mois. Depuis leur pavillon de la banlieue parisienne, ses parents la pistent sur les sites d’annonces, refuges à peine déguisés de cette prostitution 2.0.
Léa a fait sa première passe à 14 ans, entrainée par sa meilleure amie. Au début, elle n’était pas consciente de la transgression. Attirée par cet argent rapide, elle s’est retrouvée sous la coupe d’un proxénète à peine plus âgé qu’elle.
Dans cette épreuve, les parents sont seuls. Leurs enfants leur échappent, et les services sociaux n’ont pas de solution-miracle. Sortir de la prostitution prend du temps, et il y a souvent des rechutes, comme avec une addiction.
Le film suit les parcours heurtés d’Océane, Léa et Inès. À peine entrées dans l’adolescence, elles font de constants aller-et-retours entre leurs chambres d’enfants… et leurs chambres d’hôtel.
Ces nouveaux réseaux de prostitution sont plus mouvants qu’hier. Ils apparaissent et disparaissent d’une semaine à l’autre, dans une forme d’improvisation qui déconcerte la police. À la brigade des mineurs de Paris, les enquêteurs voient se multiplier les dossiers sans pouvoir agir efficacement.
Comment expliquer ces passages à l’acte ? Flics, éducateurs, psys : tous les acteurs de terrain pointent l’invasion des codes du porno, et la vitesse de propagation du numérique.
Comment protéger ces adolescents ? L’ACPE, seule association française spécialisée dans la prostitution des mineurs, pointe le déni des pouvoirs publics. Pour combattre une réalité dérangeante, il faut d’abord la voir en face : il existe aujourd’hui en France une « jeunesse à vendre ».
Un documentaire de 73’ | Écrit par Claude Ardid et Nadège Hubert | Réalisé par Alexis Marant | Produit par CAPA