Le bois de Vincennes, 1000 hectares d’arbres, de lacs et de pelouses, un poumon de verdure aux portes de Paris. Chaque année, 11 millions de promeneurs profitent du plus grand espace vert parisien, sur lequel veillent une poignée d’anges gardiens. José le bûcheron, Astrid la policière, Fabrice le soigneur du zoo et Raphaël, le nouveau paysan, se battent chaque jour pour que le bois de Vincennes demeure un havre de bien-être.
Il y a d’abord le gardien de la nature. José est bûcheron municipal, cela fait 18 ans qu’il protège les 200 000 arbres du bois de Vincennes. Quand il n’entretient pas les allées et les sous-bois, ou nettoie les nids de chenilles urticantes pour la sécurité des promeneurs et des sportifs, il récolte de la nourriture pour les animaux du zoo. « Je fais un métier super, quand il y en a qui se tapent les bouchons, nous on est là, vous entendez les oiseaux ? »
Le bois a aussi ses gardiens de la paix. Une brigade spéciale de la police patrouille en VTT dans ses moindres recoins, même les plus obscurs. Quand Astrid la policière est de service, elle fait une trentaine de kilomètres de vélo par jour, surveille le coin des prostituées ou bien mène la chasse aux exhibitionnistes, des promeneurs aux mœurs très particulières : « On sent que malgré tout, ils ne peuvent pas s’empêcher de venir, c’est comme une drogue ! ».
Fabrice est le gardien des animaux. Chef soigneur, il est une sorte de super nounou pour les 2000 mammifères, oiseaux et reptiles du zoo de Vincennes. Il a une mission délicate : repeupler ce lieu mythique qui vient de rouvrir après six ans de travaux. Et ce n’est pas une mince affaire quand arrive un Lamentin, un mammifère marin d’une demie tonne, ou quand le nouveau zèbre destiné à la reproduction se fait encorner par un rhinocéros. « Florian, il s’appelle. C’est son nom. C’est pas top ! Il est vraiment super calme, cet étalon, parce que s’il avait voulu péter la barrière en bois, elle n’aurait pas résisté. Il est vraiment cool ce zèbre ! ».
Le bois a aussi ses gardiens de la terre. Raphaël a créé l’association Vîle Fertile pour relancer une ferme implantée sur un ancien site de l’exposition coloniale de 1931. 600 m2 de terres agricoles remises en culture après un demi-siècle d’abandon. Les bénévoles ont trois ans, la durée de leur bail, pour rentabiliser cette ferme en vendant leur production. Et pour cela, ils ont une arme secrète, cachée à l’autre bout du bois, à l’ombre du château de Vincennes : un tunnel désaffecté qu’ils veulent transformer en champignonnière : « Clairement, on y croit aux champis ! Ça paraît un peu ouf, mais voilà, on croit à des trucs un peu ouf comme ça. »
Grégory est champion de Béhourd, « fracas » en vieux français, un sport plutôt viril où les combattants s’affrontent en armures médiévales. Redécouvert en Russie il y a une vingtaine d’années, le Béhourd a déjà conquis plusieurs centaines de passionnés en France. Grégory s’entraîne dans le bois avant de participer au plus grand tournoi de l’année, celui du château de Vincennes. « Je tape un peu trop fort, je crois que j’ai abîmé ma masse d’arme ! ». Grégory, gardien de l’Histoire et de la mémoire du bois de Vincennes.
« Les gardiens du bois de Vincennes », un reportage de Philippe Poiret et Richard Puech, le 20/11 à 13h30 dans « TF1 Grands Reportages »