Le Tarn est l’une des plus longues rivières de France. Le cours d’eau prend sa source au Mont Lozère à 1600 mètres d’altitude et se jette dans la Garonne au niveau de la commune de Boudou. La rivière s’étire sur près de 380 kilomètres.
Elle aura traversé les plateaux lozériens, les gorges du Tarn, l’Aveyron, des villes comme Millau, Albi ou Montauban. De la source jusqu’à l’embouchure du Tarn, c’est un périple à travers des paysages grandioses que propose ce nouveau numéro de la collection “Passion Patrimoine”.
Nous débutons notre voyage sur les pentes du Mont Lozère, au coeur du Parc National des Cévennes. Yannick Manche est chargé de la surveillance des cours d’eau dans cette zone préservée et nous le suivons à la recherche de la source du Tarn. Il nous mène dans la partie la plus sauvage du massif lozérien, entre les blocs de granit, là où naît la rivière.
Plus en aval, le ruisseau est devenu un torrent de montagne tumultueux. C’est un cours d’eau impraticable sauf pour des kayakistes de haut vol comme Frédéric Dumont. Avec ses amis, ils attendent les épisodes cévenols, les fortes précipitations de l’automne qui gonflent la rivière afin de pouvoir naviguer dans des gorges inaccessibles autrement.
Le long du Haut-Tarn, nous rencontrons l’architecte Bertrand Lemoine. Ce passionné de ponts a choisi de descendre la rivière pour inventorier les ouvrages d’art qui la jalonnent. Il va traverser la Lozère, l’Aveyron, le Tarn et le Tarn-et-Garonne et s’arrêter sur les ponts les plus emblématiques du Tarn. Le pont médiéval de Queyzac, le viaduc de Millau ou le vieux pont d’Albi racontent tous l’histoire de leur région et s’inscrivent dans des paysages d’une grande richesse. Cette descente du Tarn en voiture, à pied ou en barque est l’occasion d’une découverte de l’architecture, de l’histoire et de l’environnement de la rivière. Elle sert de fil rouge à notre récit et nous retrouverons l’architecte tout au long du film.
Nous arrivons aux Gorges du Tarn : un des paysages les plus grandioses traversé par la rivière. Sur 53 kilomètres, ce défilé impressionnant sépare deux grands plateaux : le causse Méjean et le causse de Sauveterre.
Plusieurs bénévoles passionnés des Gorges nous font découvrir ce territoire. Les membres de l’association des amis de Saint-Marcellin ont mobilisé toutes leurs forces pour restaurer un hameau perché à flanc de falaise. Les travaux se font avec l’aide d’un hélicoptère pour acheminer le matériel dans ce lieu difficilement accessible.
Pendant ce temps-là, Frédéric Obin et Jean-Noël Crouzat entretiennent les voies d’escalade le long des Gorges. Encordés à plus de 50 mètres de hauteur, ils installent de nouveaux pitons et s’assurent de la fiabilité des voies. Ce site aux parois calcaires est un des plus réputés au niveau mondial et les grimpeurs aguerris l’empruntent toute l’année.
Au fond des Gorges du Tarn, le syndicat de rivière a mobilisé des bénévoles pour procéder à une journée de nettoyage des berges. L’équipe se déplace en canoë et longe des canyons qui culminent à près de 100 mètres d’altitude. Le parcours se termine à Hauterives, un des plus beaux villages des Gorges qui est inaccessible par la route.
Didier Aussibal est l’architecte du Parc régional des grands causses. Nous survolons le plateau du Larzac avec lui et Katia Fersing, une ethnologue. Ils décryptent, vu du ciel, ce territoire façonné par les hommes depuis l’Antiquité. Sous leurs pieds, ils aperçoivent des villages fortifiés par les Hospitaliers, des fermes caussenardes et des vignes cultivées à flanc de falaise. Didier et Katia vont ensuite à Roquefort. Ils étudient les fleurines, un phénomène géologique qui a favorisé le développement du célèbre fromage bleu. Il s’agit de failles dans la falaise qui permettent à l’air de circuler dans les grottes. La maîtrise de ces courants d’air et la régulation des températures par les paysans leur a permis de développer la fabrication du Roquefort.
A Albi, nous sommes guidés par Marie-Eve Cortes, la responsable du patrimoine de la ville. Elle nous fait découvrir un vestige incroyable : l’ancien portail roman de la Collégiale Saint-Salvi qui est enchâssé dans le mur du salon d’un appartement voisin de l’église. L’édifice majeur de la ville est la cathédrale Sainte-Cécile. L’architecte en chef des monuments historiques, Pierre-Yves Caillault nous dévoile ses trésors : le jubé, les décorations en trompe l’oeil et la vue sur le Tarn depuis le sommet du clocher.
Anne-Marie Morgadès est native de Montauban. Elle tient un hôtel-restaurant près de Moissac et n’utilise que les produits de sa région. Avec elle, nous participerons à la cueillette du chasselas de Moissac : un raisin de table d’exception classé en AOC. Ce fruit répond à des critères très précis, de couleur, de taille et de poids. C’est le cultivateur Jean-Emmanuel Rigal qui nous initie à tous les secrets de ce fruit fragile.
Nous terminons notre route en aval de la ville de Moissac. C’est ici que les eaux du Tarn rejoignent celles de la Garonne pour ne former qu’un seul fleuve.
A travers les regards et l’engagement de tous ces passionnés de patrimoine, c’est un voyage le long d’une des plus belles rivières de France que nous vous proposons.