A 60km au sud de Florence, isolée dans la campagne toscane se dresse une forteresse vieille de 8 siècles. Un nid d’aigle transformé en prison pour longues peines.
Volterra, ce sont 70 gardiens pour 140 détenus de droit commun. Des condamnés pour homicide, trafic de drogue, escroquerie… Que des hommes triés sur le volet, choisis pour leur bonne conduite.
Ici, chaque détenu a sa cellule. Une exception dans un pays où les prisons sont encore plus surpeuplées et délabrées que chez nous. Dans cet établissement de moyenne sécurité, les détenus montent chaque été un festival de théâtre ouvert. On y joue du Pasolini ou du Genet.
Une fois par mois, un dîner gastronomique est organisé. 35 euros le repas, avec des couverts en plastique…les clients réservent des mois à l’avance…
Il existe même une école d’hôtellerie où les détenus partagent leurs cours avec des adolescents qui viennent de l’extérieur. Des garçons et des filles en rupture scolaire…
Voilà pourquoi à Volterra, les prisonniers ont le sourire et n’essaient pas de s’évader. Voilà pourquoi tous les détenus du pays rêvent d’y purger leur peine.
Thierry Marx organise dans la basilique du pénitencier un dîner avec Massimo, Vito, Pier luigi et Ibrahim. Quatre condamnés à de longues peines pour homicide ou escroquerie. Le temps d’un repas, le prêtre de la prison se joint à eux.
On y parle des conditions infernales auxquelles sont soumis les détenus des autres établissements du pays ; du privilège d’avoir une seconde chance à Volterra. Et on comprend pourquoi cet oasis devrait être la règle et non l’exception.
Thierry Marx ressort ému de cette expérience, frappé par le calme et la lucidité des prisonniers qu’il a rencontrés.