Un reportage de Marc Garmirian
Toute l’année ils ont planché, stressé, mais se sont aussi amusés. De la rentrée scolaire à leurs premiers pas à l’université, nous avons suivi les élèves d’une classe de terminale économique et sociale (ES) du lycée Fénelon, à Lille. En s’attachant à 4 lycéens issus de milieux différents, nous racontons l’année du bac, celle des choix, des espoirs et des doutes.
Antoine a redoublé sa première et sa terminale. Il s’est mis la pression pour décrocher ce bac… “Le rater une deuxième fois, c’est inenvisageable, j’aurais l’impression d’être un rebut dans la société”. Mais au fil de l’année, ses résultats vont se dégrader et il ne commencera à réviser que seulement trois semaines avant l’examen. Il a une passion dévorante qui lui prend 10 heures par semaine : le rugby. Beaucoup plus à l’aise sur le terrain que sur les bancs du lycée… ”Je ne me vois pas faire carrière ailleurs que dans le sport”.
Célia est déléguée de la classe de TES2. C’est une élève travailleuse, qui intervient beaucoup et prend son bac très au sérieux. Elle s’oriente vers une licence en économie et gestion… « J’ai trop vu mes parents galérer, je ne veux pas faire comme eux ». Commerçants depuis plusieurs générations, ses parents tiennent un bar-tabac où leur fille donne souvent un coup de main.
En février, après de mauvais résultats au premier bac blanc, elle va perdre confiance en elle. Temporairement ?
Plutôt solitaire, Bertrand a un profil atypique. Il vit seul dans un studio payé par ses parents, qui ont des revenus modestes. Sorti du cursus général après une seconde ratée à Valenciennes, il s’est inscrit en bac pro de technicien en usinage et s’est formé en alternance dans une entreprise de roulements à bille. « J’ai connu le travail en usine, c’est dur, fatigant, il y a du bruit, c’est sale, je sais que ce n’est pas là-dedans que je veux être ». Il est retourné en lycée classique avec le projet de s’inscrire en fac de sciences et pouvoir faire ensuite un métier qui lui plaise vraiment, en rapport avec la nature, sa grande passion.
Jodie, 18 ans en janvier 2012, est dotée d’une personnalité extravertie. Sa difficulté principale : concilier le travail au lycée et les activités qu’elle mène à l’extérieur. Mais aussi gérer son stress. Elle se rendra au Sénégal pendant les vacances de Pâques, dans le cadre d’un projet humanitaire monté avec le conseil de jeunes de sa commune, où elle siège depuis 8 ans. Elle optera pour des révisions dans la bibliothèque municipale. “On est plus concentré, à la maison il y a plein de choses pour distraire notre attention, la télé, l’ordinateur”. Son futur métier ? Elle n’a pas encore d’idée précise. Elle sait juste qu’elle veut travailler dans le social pour « aider les autres ».