Au sommaire de L’Effet Papillon du 08/12 à 13h40 sur CANAL +

LES HOMMES VOILÉS , un sujet de Sylvain Lepetit

Je vais maintenant vous parler de l’arme de demain enfantée du monde elle en sera la fin, c’est la bombe humaine !!!… 52  des 347 étrangers tués cette année en Afghanistan ont été abattus par des gens censés les protéger … Ils sont plus que des infiltrés, ils sont nés masqués puis envoyés par Al-Qaida pour se planquer sous l’uniforme militaire ou policier parfois pendant des années, et prêts à se retourner contre tout ce qui ressemble à un occidental.

MALA VIDA , un sujet de Xavier Muntz avec Julien Ferrat

Je ne veux pas d’autre enfant car un jour il sera adolescent, dit le mauvais proverbe … En Argentine dans la ville de la Plata des centaines de parents doivent ressentir ce drôle de sentiment car pour une raison encore inconnue les ados de la ville sont devenus fous… 120 bagarres de rue en quelques semaines, quelques morts et des bandes rivales qui se poursuivent jusqu’aux salles des urgences.

DES FEMMES CANONS , un sujet d’Olivier Ponthus

« Une arme à la main est plus sûr que les flics au bout du fil… Alors soyez bien armée quand vous êtes à la maison… » Des slogans qui font mouche chez la ménagère américaine… Car aux Etats Unis le marché des armes n’a jamais été aussi tendance chez les femmes… Et pour ces nouvelles Calamity Jane rien n’est trop beau : campagnes de pub, armes légères et colorées et stages de tirs.

Et comme chaque semaine, retrouvrez les chroniques de l’Effet Papillon : le « chiffroscope », des réponses aux grandes questions de la planète en chiffres et en dessin animé, réalisé par David Castello-Lopes et Léonard Cohen, et le « Planétarium » pour un tour de l’actu internationale, par David Castello-Lopes.

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Au sommaire de L’Effet Papillon du 01/12 à 13h40 sur CANAL +

DEMAIN NE MEURT JAMAIS, un sujet de Caroline Du Saint avec Mathieu Horstmann

C’est un peu comme dans les films les vrais méchants ne meurent jamais… C’est ce qui arrive au légendaire trafiquant de drogue Pablo Escobar, l’homme aux 1000 assassinats… Vingt ans après sa mort, il est à nouveau le héros de millions de colombiens dans une sérié télé qui retrace sa vie mouvementée… Destinée à montrer le côté obscur de la force du baron de la coke, la série divise le pays sur celui qui construisit aussi des quartiers z’entiers pour les plus pauvres.

LE CABLE DE SUEZ, un sujet de Hugo Van Offel

Salafistes, chasseurs de vices et promoteurs de la vertu… C’est ainsi qu’ils se définissent et ils viennent d’illustrer leur méthode à Suez la ville d’Egypte où ils se sentent désormais chez eux… Mécontents du comportement d’un jeune étudiant et de sa petite amie, ils l’ont assassiné dans la rue à coups de cuteur… Depuis le fait divers a fait le tour d’un pays déjà divisé et qui, pour les observateurs et les musulmans modérés, se radicalise dangereusement.

UN VERRE ÇA VA ! TROIS VERRES BONJOUR LES TRÉPAS, un sujet de Cyprien d’Haese

C’est un cocktail qui tue… au sens propre du terme : un mélange de méthanol et d’éthanol présenté sous forme de vodka ou de rhum… Résultat en Tchéquie dans une gueule de bois générale, 25 personnes sont mortes victimes de cet alcool frelaté… Et pas de bol les Tchèques sont parmi les premiers consommateurs d’alcool au monde, les français sont aussi dans le tiercé de tête rassurez vous.

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« Toute ma vie sur internet », un reportage de Nicolas Combalbert le 29/11 à 20h35 dans Envoyé Spécial sur France 2

Chaque jour, des millions de Français se connectent sur Facebook, Twitter, font leurs achats sur internet, commentent des articles sur des sites d’information.

Ces activités devenues banales laissent des traces dont l’internaute ne mesure pas toujours les conséquences. Des informations personnelles, âge, adresse, habitudes de consommation qui sont récupérées et utilisées par des sites marchands à des fins commerciales. Envoyé Spécial a mené une enquête sur ce commerce. Vous allez découvrir une nouvelle profession : « les data miners », ils traquent vos données personnelles pour les livrer aux publicitaires. Mais il arrive aussi que ces informations soient détournées par des virtuoses du net afin de nuire délibérément à la réputation de l’internaute. Le nombre de plaintes pour atteinte à la vie privée déposées à la CNIL est en constante augmentation : + 20% l’an dernier. Vous entendrez des témoignages de hackers et d’utilisateurs qui se rebellent notamment contre Facebook.

Toute ma vie sur internet, un reportage de Nicolas Combalbert

LE SITE DE L’ÉMISSION : envoye-special.france2.fr

« Passion Patrimoine : un balcon sur le dauphiné », un film de Marie Maurice et Franck Dhelens, le 28/11 à 20h45 sur France 3

Aux confins des Alpes et de la Provence, à cheval sur les départements de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes, le Dauphiné recèle une richesse patrimoniale d’exception.

Professeur d’histoire à l’université de Grenoble, Alain Belmont défend les trésors méconnus de sa région depuis près de 30 ans. Aux commandes de son petit avion, mais aussi à terre aux côtés de ses étudiants, cet enfant du pays nous emmène à la découverte de l’histoire prestigieuse de l’ancienne principauté, des monuments oubliés des guerres contre l’ennemi savoyard aux sites naturels les plus secrets. Comme le plateau d’Emparis à la lisière du Parc National des Ecrins.

A 50 km de Valence, aux frontières méridionales du Dauphiné, le village perché de La Laupie est un autre joyau sauvegardé depuis plus de 40 ans par une famille de drômois passionnés, les Armand. Dans les pas de leurs parents et grand-parents, la troisième génération s’attache aujourd’hui à faire revivre cette citadelle médiévale qui a bien failli disparaître sous les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.

Dominant l’ancienne principauté à 2000 mètres d’altitude, les Hauts-Plateaux du Vercors abritent la plus grande réserve naturelle nationale. Une équipe de scientifiques veille au quotidien sur ces 17 000 hectares de steppes sauvages à l’équilibre fragile. Parmi ces gardiens, Sébastien Blache, protège un trésor millénaire des hauts plateaux : la chouette chevêchette, le plus petit rapace d’Europe.

Nous partons aussi à la rencontre d’un autre amoureux du Vercors, Christophe Aribert. Installé à Uriage-les-Bains au pied du massif, ce chef cuisinier doublement étoilé défend le terroir dauphinois dans sa cuisine. Aux côtés de deux stagiaires mexicaines, il nous entraîne dans un voyage sur les traces des saveurs méconnues de sa région.

90 kilomètres plus à l’est, la Drôme des collines est le berceau d’un monument hors norme : le Palais Idéal du Facteur Cheval. Classé monument historique par André Malraux, cette folie bâtie durant 33 ans par un autodidacte génial est aujourd’hui soigneusement restaurée par des artisans passionnés.

Dans les Terres Froides du nord de l’Isère, à Vertrieu, c’est un village entier qui se mobilise pour faire renaître l’une des maisons fortes qui défendaient les frontières du Dauphiné le long du Rhône. A sa tête, Marie-Françoise Bonnard est une locataire particulière. Architecte du patrimoine, elle s’est installée dans l’ancien corps de logis seigneurial après l’avoir restauré pour le compte de ses propriétaires.

Pour la dernière étape de notre voyage, nous partons en direction de sommet de la Dent de Crolles au-dessus de la vallée de l’Isère. Un terrain de jeu privilégié des Grenoblois et surtout le décor préféré des Diverticimes. Une bande d’amis, photographes amateurs qui s’y retrouvent entre deux journées de travail pour partager leur passion des lumières particulières du massif de la Chartreuse.

Un Balcon sur le Dauphiné, entre vallées et montagnes, un voyage au coeur d’une région d’exception.

Réalisé par Marie Maurice et Franck Dhelens

Au sommaire de L’Effet Papillon du 24/11 à 13h40 sur CANAL +

TAR TA GUEULE A LA MOSQUEE, un sujet de Nicolas Tonev avec Xavier Luizet

« Grattez un russe, vous trouverez un tatar… », dit le proverbe… Le tatar habitant du Tatarstan, capitale Kazan… Bon je vous fais la visite guidée pour que vous vous situez, Kazan qui en tatar signifie « chaudron » et ce qui à l’heure actuelle, résume bien l’atmosphère explosive de ce qui serait déjà la nouvelle poudrière islamiste à l’Est et où vient d’avoir lieu une première opération anti-terroriste.

GROLAND ? NON, SWAZILAND, un sujet de Thierry Pasquet

80 0000 vierges aux seins nus qui dansent pour un seul homme, non ça n’est pas la rançon paradisiaque d’un martyr musulman, ça se passe sur terre au Swaziland, où règne l’un des derniers monarques absolus d’Afrique… Un roi, 42 ans, milliardaire, 13 femmes et un triste record mondial détenu par son pays : 40% des adultes swazilandais sont atteints du virus du sida.

DEUX CANONS POUR UNE COURONNE,  un sujet de Philippe Levasseur et Sylvain Lepetit

un sujet de Philippe Levasseur et Sylvain Lepetit…Imaginez François Hollande qui se transforme en Geneviève de Fontenay le temps d’une élection : c’est ce qui se passe en Colombie pour l’élection de la miss du pays, le temps s’arrête, on entend plus les FARCS ou l’armée tirer et les politiques montent sur le podium histoire de faire oublier entre deux ficelles de string la guérilla, les cartels de la drogue ou la misère dans les quartiers …. Mais les bidonvilles n’ont plus envie qu’on les oublie alors ils s’organisent désormais avec l’élection de la miss favela…

Et comme chaque semaine, retrouvrez les chroniques de l’Effet Papillon : le « chiffroscope », des réponses aux grandes questions de la planète en chiffres et en dessin animé, réalisé par David Castello-Lopes et Léonard Cohen, et le « Planétarium » pour un tour de l’actu internationale, par David Castello-Lopes.

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KINDIA 2015 : un projet de documentaire et un projet humanitaire à long terme, le 20/11 à 20h55 sur CANAL+

Kindia Horizon 2015 c’est une opération de développement nord-sud sur le long terme, initiée par Canal+ en Guinée-Conakry, dans la région de Kindia, avec la participation des abonnés de la chaîne. Le premier documentaire sera diffusé le 20/11/12 sur Canal+

Canal+ propose une aventure inédite en télévision, en s’engageant, au-delà des écrans, dans une action de long terme en Guinée, l’un des pays les plus pauvres au monde.

Concrètement, sur 4 ans, une équipe de journalistes va suivre régulièrement la population et des ONG dans 5 secteurs d’intervention, avec pour but de répondre aux objectifs du millénaire de l’ONU. 4 ans pour bâtir et suivre ces projets, avec des personnalités fortes et attachantes.

Abonnés de Canal+ et téléspectateurs seront appelés à participer au projet, par le biais de dons, pour un budget total de 3 789 862 euros sur 4 ans.

« VIOL : elles se manifestent » Un documentaire d’Andrea Rawlins-Gaston et Stéphane Carrel le 25/11 à 22h20 sur France 2

Des femmes dénoncent le viol qu’elles ont subi.

En France, 75 000 femmes sont violées chaque année. En moyenne, une toutes les huit minutes. Un chiffre exorbitant, pourtant loin de refléter la réalité, car il ne comptabilise ni les mineures, ni celles, majeures, qui n’ont jamais déclaré le viol qu’elles ont subi. On estime en effet que seulement 10 % des victimes portent plainte. Le viol n’est pas un fait divers, c’est un crime effroyablement banal et massif. Un véritable fléau de société. Et pourtant, le viol est tabou. Comme le dit Clémentine Autain,femme politique, violée à 22 ans : « On peut raconter dans un dîner entre amis ou à ses collègues de bureau que l’on a été victime d’un attentat, que l’on a perdu un proche ou subi un cambriolage. Avec le viol, silence radio. Cet acte touche à la sexualité et la suspicion n’est jamais loin. Le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable, honteuse. Ne pas pouvoir dire ce que l’on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l’impunité des violeurs. » Il est temps que la honte change de camp.

Il est temps que les victimes de viol puissent parler sans risquer des représailles ou la stigmatisation.

Ce film est un manifeste contre le viol. A l’instar de leurs aînées qui avaient signé le manifeste pour le droit à l’avortement en 1971 – Manifeste des 343 –, aujourd’hui, des centaines de femmes anonymes et connues ont décidé collectivement de briser le silence sur le viol dont elles ont été victimes. Elles sont peut-être votre soeur, votre mère, votre fille, votre compagne, votre collègue de travail… Pour toutes, le dire publiquement, massivement, est un acte politique. Ensemble, elles ont décidé d’avancer à visage découvert pour interpeller les pouvoirs publics et la société tout entière. Objectif : favoriser l’émergence de la parole pour que la loi soit enfin appliquée. C’est à cette condition sine qua non que notre société fera reculer le viol.

Ce film dénonce un crime trop souvent ignoré et trop souvent impuni : le viol. Cinq victimes témoignent de leur combat pour être reconnues en tant que telles et faire condamner leur agresseur.

Cinq femmes que rien ne destinait au combat sur l’arène publique témoignent de la bataille qu’elles ont décidé de livrer contre la violence sexuelle ordinaire. Celle qui touche 75 000 d’entre elles chaque année en France, soit près de 206 par jour ! Des chiffres alarmants qui traduisent la banalité d’un crime, certes puni par la loi, mais qui demeure paradoxalement un immense tabou dans une société où le sexe est pourtant omniprésent. Alors, se battre pour faire reconnaître l’agression et condamner son ou ses auteurs relève le plus souvent du parcours du combattant, voire d’un véritable chemin de croix. Au bout duquel on peut parfois obtenir cette victoire qui permet enfin de se tourner vers l’avenir. Encore faut-il pouvoir briser la loi du silence. Les femmes de ce film y sont toutes parvenues.

Violées par un inconnu ou par une personne de leur entourage, elles ont accepté d’être les porte-parole de ces centaines de femmes et de revenir, dans ce documentaire, sur le viol qu’elles ont subi :

Clémentine AUTAIN (39 ans, femme politique),

Isabelle DEMONGEOT (46 ans, ancienne championne de tennis)

Frédérique HÉBRARD (85 ans, écrivain et scénariste)

Anne MONTEIL-BAUER (50 ans, écrivain et plasticienne)

Claudine ROHR (52 ans, employée à pôle Emploi)

Laura (15 ans, collégienne)

Clip Manifeste viol par campagne_contre_le_viol

INTERVIEW C. AUTAIN ET D’A. RAWLINS

Quel a été le déclic qui vous a poussé vous, Clémentine Autain, à écrire un livre sur le viol, Un beau jour… combattre le viol, et vous, Andrea Rawlins, à réaliser un film sur le même sujet ?

Andrea Rawlins : Lors de l’affaire DSK, on a constaté une libération de la parole : le couvercle se soulevait ; dépassant les histoires personnelles, un débat public voyait enfin le jour. On savait que le viol était un crime de guerre. Mais, jusque-là, on ne réalisait guère que, dans notre démocratie où l’égalité se veut plus qu’un mot, le viol soit aussi massif.

Clémentine Autain : La même chose : l’affaire DSK.

Dans le traitement du sujet, il vous fallait donc échapper à l’aspect fait divers pour montrer la « massivité » du viol. Comment avez-vous pensé votre film ?
A. R
. : Avec Pascal Manoukian de l’agence Capa, nous avons proposé à France 2, qui cherchait un film « sur » le viol, un documentaire « contre » le viol sous forme de manifeste politique. Nous connaissions le travail de Clémentine Autain. Nous avons naturellement pensé à elle pour être la porte-parole et la marraine de ce film. Pourquoi sous forme de manifeste ? Car tout un chacun se souvient du Manifeste des 343 de 1971. Sa force tenait au nombre de femmes, à la notoriété de certaines d’entre elles, à cette parole collective qui avait fait basculer le grand public et la loi sur l’avortement. Le viol frappe 75 000 femmes par an ; il doit devenir une affaire politique. Entre l’avortement et le viol, la comparaison s’arrête là. Il s’agit de recueillir la parole des victimes pour que l’on prenne enfin la mesure de la massivité du viol.

Les femmes témoignent donc dans votre film…
A. R
. : Comment aujourd’hui notre société démocratique, dite égalitaire, fabrique t-elle des violeurs ? Pourquoi les viols sont-ils si nombreux ? C’est très prétentieux de dire ça, mais, pour comprendre comment la société a permis la Shoah, Primo Levi a décrit l’horreur des camps. Les femmes, dans mon film, disent ce qui leur est arrivé. Nombre d’entre elles racontent que, lorsqu’elles ont enfin trouvé l’énergie d’en parler, on leur a rétorqué grosso modo : « C’est comme un rhume, ça va passer », le genre de propos exprimés lors de l’affaire DSK : « Il n’y a pas mort d’homme », c’est seulement « du troussage de domestique »… Leurs mots à elles étaient banalisés. Certaines ne se remettent jamais de n’avoir été ni entendues ni prises en charge.

C. A. : Le film participe de ce travail au long cours d’éducation populaire que l’on doit mettre en oeuvre pour libérer la parole. Pour la première fois, un nombre considérable de femmes s’inscrivent dans une démarche combattante et racontent à visage découvert qu’elles ont été violées.

A. R. : Elles ne sont pas juste là pour dire qu’elles ont été victimes d’un violeur, mais pour que leur vécu devienne un combat politique. Clémentine rappelle toujours l’importance de parler et de se montrer.

C. A. : Témoigner déclenche et libère la parole. Il faut que les femmes parviennent à dire ensemble : « Nous avons été victimes de viol ; je suis l’une d’entre elles. » Et ainsi briser le silence et l’anonymat. Qu’est-ce qu’un crime où l’on ne voit pas les victimes ? Est-ce que le viol existe ? Est-ce qu’elles existent ? C’est primordial de donner à voir des visages de femmes. De femmes vivantes, qui existent, qui ont envie de se battre.

A. R. : Plus les femmes violées se rendront visibles, plus elles seront nombreuses à parler, et plus on prendra conscience que le viol n’est ni un fait divers ni un chiffre.

Justement, quels sont les chiffres ?
A. R.
: On estime à 75 000 le nombre de femmes violées chaque année. L’enquête a été faite sur un échantillon de 15 000 femmes à qui on demandait si elles avaient ou non été violées, sans prendre en compte les victimes mineures. Le chiffre de 75 000 est loin de refléter la réalité. Une femme violée toutes les huit minutes est pourtant déjà un nombre inquiétant. Avec le Manifeste, on cesse de donner des chiffres désincarnés. Apparaissent des femmes avec des prénoms et des noms, des âges, des professions – le viol n’épargne aucun milieu – et des visages. On montre leur nombre pour qu’enfin la question du viol en France soit abordée sur la place publique et considérée comme un sujet de société plus qu’alarmant.

C. A. : Le silence fait le jeu des violeurs. Ainsi peuvent-ils continuer en toute impunité. Parler est notre arme pour faire reculer le viol ; il faut déployer cette parole et, de ce point de vue, l’affaire DSK a été utile. D’un côté les femmes racontaient leur histoire, faisant naître une solidarité entre elles ; de l’autre se déversaient sur Internet des flots de misogynie et de déni du viol. Cependant, quelque chose a eu lieu. On ne peut gagner la confrontation politique que si on la mène.

Comment avez-vous sélectionné les personnes qui allaient témoigner dans votre film ?
A. R. : Il était essentiel de montrer la réalité du viol et, notamment, le fait que, contrairement aux idées reçues, dans la majorité des cas, le violeur appartient à l’entourage affectif ou professionnel de la victime. Les six femmes de mon film ont entre 15 et 85 ans, elles sont issues d’environnements socio-professionnels très différents : l’une travaille à mi-temps à Pôle Emploi, une deuxième est collégienne, une troisième, écrivaine, a été violée par son compagnon, polytechnicien… A travers elles se découvre la réalité du viol dans notre société : les unes victimes d’un inconnu, les autres de leur père, de leur ami, de leur médecin ou de leur  entraîneur sportif… quelqu’un de leur entourage, dans 80 % des cas. J’ai choisi six femmes, six porte-parole pour leur donner le temps de s’exprimer, pour ne pas survoler leur témoignage. Il n’y a pas non plus de commentaires. Je voulais leur rendre cette parole, si souvent censurée. Le documentaire démarre par une galerie de portraits de femmes. Toutes étaient prêtes à participer à ce film. C’était formidable. Je les en remercie, car ce sont elles qui rendent le combat possible.

Pourquoi avoir choisi délibérément de ne mettre aucun garçon, alors qu’un viol sur dix touche un homme ?
A. R. : Parce que, dès le départ, j’étais partie sur l’idée du Manifeste. Pour moi, c’était un combat politique, le Manifeste contre le sexisme. Evidemment, je me suis posé la question des hommes. Si le viol d’une femme est un tabou, celui d’un homme l’est encore plus. Si les femmes arrivent à gagner ce combat, la deuxième lutte pour gagner cette bataille sera de faire un film sur le viol des hommes.

Etes-vous pour un durcissement de la loi contre le viol ?
C. A.
: Penser à durcir la loi pour la rendre encore plus sévère, encore plus sécuritaire, ne débattre que de ça, c’est bien français… Certains points juridiques sont à améliorer mais ce qui est essentiel, c’est la sensibilisation de la société et la formation aux raisons et aux conséquences du viol. La priorité consiste à développer les moyens d’une éducation populaire ; informer, permettre ainsi aux femmes d’aller porter plainte ; faire de la formation à très grande échelle de tout le personnel qui peut être amené à rencontrer des victimes ; donner les moyens à la justice d’instruire le procès sans devoir attendre cinq ans après le dépôt de plainte.

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans les témoignages que vous avez reçus ?
A. R.
: C’est de réaliser combien le viol est toujours aussi tabou. Il a fallu un film pour que les langues se délient. Dans ce café où nous nous trouvons, il y a peut-être une personne sur cinq qui a subi un viol et qui n’en a jamais parlé ou alors seulement sous le sceau du secret. Je cherchais des porte-parole, des égéries. Même si elles ne se sont pas toutes reconstruites, j’aime leur combativité.

Pourquoi, selon vous, le viol est-il si tabou ?
C. A. : Parce qu’il touche à la sexualité, laquelle est taboue dans notre société. Parce qu’il est l’expression ultime de la domination masculine, or la question féministe intéresse globalement assez peu ; on n’a pas forcément envie de gratter. Existe aussi une intériorisation de la domination ; le phénomène de la domination produit du silence du côté des femmes et la protection implicite des violeurs du côté des dominants.

Donc les femmes sont toujours opprimées ?
C. A
. : On se demande toujours comment un système d’oppression fonctionne. Pourquoi les gens qui sont dominés, exploités ne se révoltent pas et comment cela peut-il continuer ? Il existe des mécanismes qui le permettent. Le propre des rapports dominants-dominés consiste en l’intériorisation de la domination chez les dominés et en la capacité de ceux qui détiennent le pouvoir de s’y maintenir. Puis intervient le mythe : celui de celle par qui le mal arrive. Cette suspicion est très forte à l’égard des femmes Le viol est le seul crime au monde où la victime se sent coupable ! C’est insensé.
A. R. : Existe, comme le raconte Clémentine, la sidération, ce mécanisme psychique qui permet de se dédoubler pour supporter l’horreur, une espèce de coupure. Toutes les victimes ont vécu au moment du viol cette anesthésie, cette dissociation entre le corps et l’esprit qui les empêche de hurler et de se débattre.
C. A. : On se sent humiliée de ne pas avoir dit non, de ne pas avoir arrêté le violeur. Pour être féministe, disait Christine Delphy, il faut reconnaître que l’on est victime. Et le reconnaître est douloureux, car il n’est pas agréable de se voir soi-même en victime. Néanmoins, c’est un passage obligé pour ne plus l’être, pour sortir de ce statut.

Votre histoire de viol ne ressemble pas à celle des autres…
C. A. : Elle ne rentre pas dans les clous de la majorité des viols, mais elle correspond à l’image d’Epinal que l’on en a, mis à part qu’elle s’est déroulée de jour et non de nuit. Hormis ce détail, on se croirait dans un film ; un homme armé, un inconnu, m’a violée dans un sous-bois. J’ai porté plainte tout de suite, il a été retrouvé et condamné. Dans la réalité massive du viol, la personne est connue de la victime (80 %), ce qui change absolument tout ; elle n’a pas d’arme et la contrainte s’exerce via le chantage affectif, professionnel… Le fameux phénomène de la sidération rend possible le viol, car les femmes ont intériorisé les codes dominants-dominés. D’un seul coup, une sorte de pilote automatique se met en route, laissant toute latitude aux hommes de violer. J’ai la chance de pouvoir parler au nom des autres. Il ne plane pas sur moi cette suspicion horrible : ne l’a-t-elle pas un peu cherché, a-t-elle vraiment été violée ? Parce que l’homme a été condamné, que j’ai été attaquée avec un couteau, la parole m’est plus facile. Je l’utilise pour défendre tous les cas de viol. Je parle notamment au nom de toutes celles qui n’y parviennent pas, au nom de toutes celles qui sont dans des situations inextricables – parce que le violeur est un parent, un ami, un mari, un médecin… Je parle aussi pour dire aux femmes qu’il est possible de s’en sortir. Même si, parfois, le fait de s’en sortir jette le doute sur la gravité du crime ; et le serpent se mord la queue.

Vous parlez de la suspicion qui met à mal la victime…
A. R.
: Il y a cette double peine dans le viol. Lorsque les victimes parlent, elles prennent le risque de n’être pas crues ou d’être stigmatisées. La société n’est pas toujours prête à entendre. Comme le raconte Clémentine, une femme peut raconter lors d’un dîner qu’elle a été cambriolée, qu’elle a été victime d’un attentat, qu’elle a pris une balle dans le ventre. Mais dire qu’elle a été violée est impossible.
C. A. : Révéler un viol crée un malaise. On touche à la sexualité, et la suspicion n’est jamais loin.
A. R. : Dans le milieu professionnel, beaucoup de femmes m’ont déclaré avoir été violées. Elles gardent le silence de peur que leur entourage les perçoivent autrement ; plus fragiles… Les victimes doivent subir aussi la suspicion des policiers. Quand elles déposent plainte un certain temps après les faits, leur mémoire souvent vacillante les dessert. On cherche une mémoire parfaite, précise, impeccable ; c’est impossible après un tel traumatisme.

Quel message voudriez-vous que les téléspectateurs retiennent de votre documentaire ?
C. A. : La force de la parole pour se reconstruire, non seulement face à la justice, mais pour s’exprimer, dire, verbaliser et tout simplement aller mieux, pour s’en sortir. Parler pour pouvoir vivre et non survivre après un viol.
A. R. : Il y a un long chemin à parcourir. Le film et le Manifeste peuvent être un levier supplémentaire. J’aimerais que mon documentaire parle aux téléspectateurs, à la société toute entière, à tous ceux qui, souvent sans le savoir, ont dans leur entourage une personne qui a été violée. Car comprendre ce qui se joue dans un viol, c’est comprendre l’importance de la parole et permettre d’aider sa libération sans la censurer par des clichés sexistes. Le viol, c’est une personne qui, à un moment donné, n’est plus considérée comme un être humain. Le viol, c’est une personne qui est considérée comme un objet par quelqu’un qui passe outre à son refus. Le viol, c’est quand le non d’une femme ne vaut rien.

Voir l’extrait du documentaire sur France 2

Revoir l’article du Nouvel Observateur : « LE TABOU DU VIOL : L’appel de Clémentine Autain »

Au sommaire de L’Effet Papillon du 17/11 à 13h40 sur CANAL +

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AU MILIEU DU GAY, un sujet de Sabrina Van Tassel avec Charles Baget

Quelques chiffres pour rentrer dans le vif du sujet car ils sont alarmants : aux Etats-Unis si les jeunes homos, bis, trans, représentent 5 à 10% de la population, ils seraient 40% chez les sans-abri… L’équation est dramatiquement simple : d’un côté les ados gays qui hésitent de moins en moins à l’annoncer, de l’autre les parents qui n’hésitent toujours pas à les foutre à la porte… Et vous allez voir, ensuite, dans la rue ou dans les centres d’hébergement, la lutte continue…

LES MARCHANDS DU TEMPLE, un sujet de Zhe Wang et Gaël Caron

Le capitalisme est-il soluble dans le bouddhisme !? Gu Ran !, bien sûr, répondent en chœur les moines du Mont Poutouo, une île fantastique considérée par les croyants comme la première terre sainte bouddhiste de la Chine … Une terre sainte transformée en une immense machine à cash avec des moines, vous allez voir, qui s’en mettent plein la robe…

LA MUSIQUE QUI N’ADOUCIT PAS LES MOEURS, un sujet de Thierry Pasquet

Selon les spécialistes de la spécialité c’est la pire musique jamais composée : de la chanson traditionnelle, une pointe de techno méga-agressive et pour l’incarner des filles moitié chair moitié plastique équipées de bonnets non répertoriées… Le turbofolk, c’est son nom, est un énorme carton en Serbie, il est financé par la mafia locale et ses stars roulent dans des limousines remplies de vrai coke et de vrais fusils d’assaut…

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« 21 Jours… à l’aveugle », un documentaire d’Alexis Marant et Alexandra Alévêque le 20/11 à 22h30 sur France 2

Aveugle : Alexandra Alévêque va le devenir pendant 21 jours. La journaliste va volontairement faire l’expérience de la cécité. Programme

Elle va perdre la vue, pour toucher du doigt la réalité des non et mal-voyants.
Sous contrôle médical, elle va plonger dans le noir 24 heures sur 24. Tâtonner dans son propre appartement, se risquer dans la rue, vaincre ses peurs et se faire accepter, peu à peu, de ceux qui vivent sans voir.
Les témoignages des « miros », comme ils se surnomment eux-mêmes, dévoilent tout un monde de solidarité et de petites victoires. Entre rires et larmes, ils offrent aux valides une leçon de vie.

Combien sont-ils, ceux qui vivent sans voir le jour ?
On estime qu’il y a en France entre 60 000 et 110 000 non ou très mal voyants et 1,2 million de mal voyants profonds.

Comment garder son autonomie, continuer à travailler quand on a perdu la vue ?
Comment permettre à un enfant aveugle de suivre une scolarité normale?
Comment préparer un repas à son enfant quand on est plongé dans le noir du jour au lendemain ?

Pour « 21 Jours » et France 2, Alexandra Alévêque est momentanément devenue aveugle.
Pendant 21 jours, elle a côtoyé au quotidien des hommes et des femmes non ou mal voyants, ainsi que leur entourage.
Pourquoi 21 jours ? Parce que c’est le temps qu’il faut pour commencer à perdre ses habitudes et prendre de nouveaux repères.
Sous contrôle médical, Alexandra Alévêque a occulté sa vue durant 3 semaines. Tout au long de cette période, elle a vécu dans son appartement, s’est levée, couchée, nourrie seule. Elle a effectué son métier de journaliste, presque comme à son habitude.

« Les mots c’est bien, mais quand tu le vis c’est autre chose ! »

Pour « 21 Jours », elle a mesuré ce qu’on ressent quand le monde extérieur se limite à des sonorités ou descriptions, quand traverser une rue devient un défi. Elle a travaillé avec des agents de locomotion, des ergothérapeutes pour ressentir, au plus près, le quotidien de ceux qui ne voient pas. Dans un centre de rééducation spécialisé, elle a établi une relation forte avec celles et ceux qui sont devenus aveugles au cours de leur vie et sont en pleine reconstruction.

« Les Nouveaux Explorateurs… aux USA » de David Walters bientôt sur Canal+

Pour sa première exploration du monde en musique, David Walters nous emmène aux Etats-Unis, là où le concept même de disque est né.

De la Nouvelle-Orléans à New-York, évidemment, en passant par Houston, Détroit et Taos Pueblo, il croise des personnages hauts en couleur qui vivent par et pour la musique : des rappeurs homos très engagés, des rockeurs chrétiens dans la plus grande église du pays, une fanfare déjantée qui réenchante une ville devenue fantôme, des Sioux et des Pueblo, un jeune batteur qui tape sur des sauts et un prêtre vaudou…

Tout au long du tournage, notre explorateur musicien enregistre les sons qui l’interpellent et en nourrit la musique qu’il a entièrement composée pour ce film.

Multi-instrumentiste, DJ, compositeur mais surtout mélomane, David Walters défie les conventions. Né d’une mère anglaise, cet ancien sportif de haut niveau a joué pour ou auprès des meilleurs, de Jamiroquaï à Lenny Kravitz en passant par M, Arthur H et Tracy Chapman.

Aujourd’hui il nous fait découvrir le monde au travers d’un sens trop souvent négligé : l’ouïe. La musique n’est en fait qu’un prétexte pour aller à la rencontre de peuples et de cultures qui partagent ce langage universel.

Mais David Walters, c’est aussi un personnage qui crève l’écran. Un caractère généreux et ouvert au monde et à ses contemporains. C’est en cela qu’il s’inscrit parfaitement dans la collection des Nouveaux Explorateurs.

BIOGRAPHIE

D’origine caribéenne, David Walters s’établit d’abord à Bordeaux (Gironde) avant de choisir Marseille (Bouches-du-Rhône) comme lieu de résidence. Surtout il voyage en Afrique où il s’imprègne du blues africain, tel que pratiqué par des maîtres comme Ali Farka Touré.

D’abord remarqué en tant que DJ, David Walters se produit en première partie de David Bowie ou Les Négresses Vertes, remixeur avisé il triture savamment des titres de Zuco 103 et Gotan Project. Avec Awa en 2005, David Walters propose une synthèse aboutie d’un chant créole, de machines électroniques et d’une guitare sèche élégante.