26 juillet 1988 à la Motte-du-Caire, un petit village des Alpes de Haute-Provence. Céline Jourdan, une fillette de 7 ans, est en train de jouer sur la place centrale, juste devant le café que tient son père. A la nuit tombée, ce dernier n’aperçoit plus sa fille. Il se précipite, la cherche partout mais ne la trouve pas : Céline a disparu.
C’est le lendemain, vers 15h, que le corps de la petite fille est retrouvé. Le spectacle est atroce : selon les constations du médecin légiste, la fillette a été violée, torturée, étranglée, et achevée à coups de pierres.
Arrêtés dans les 48 heures, après de longues heures de garde à vue, deux hommes, finissent par avouer : ils ont violé puis tué Céline ! Il s’agit de Richard Roman et de Didier Gentil, deux marginaux qui sont arrivés dans le village quelques mois plus tôt…
L’affaire pourrait s’arrêter là et pourtant, ce n’est que le début d’un incroyable feuilleton médiatico-judiciaire… Deux jours après, Richard Roman accuse en effet la gendarmerie de l’avoir forcé à avouer sous la menace… Il nie totalement les faits, il n’a ni violé ni tué Céline…
Les journaux se déchaînent alors et n’hésitent pas à condamner les deux hommes avant même leur procès, oubliant la notion de présomption d’innocence… Pour tous, c’est la colère et le désir de vengeance qui dominent. Des pétitions circulent même pour demander le rétablissement de la peine de mort !
Du scandale d’Outreau au feuilleton DSK, même si elle s’est déroulée il y a plus de vingt ans, « l’affaire Roman » est plus que jamais d’actualité… car elle ne peut que nous faire nous interroger sur le fonctionnement de la justice et des médias…