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« Expédition Mapaoni, l’inaccessible frontière », un film de Roland Théron le 22/09 à 20h45 sur ARTE

Au cœur de l’Amazonie sauvage, François-Michel Le Tourneau – géographe français – part à l’aventure. Sa mission : explorer une région tombée dans l’oubli depuis 50 ans, une des zones les plus mystérieuses de l’Amazonie, aux confins du Brésil, du Surinam et de la Guyane française.

Là bas, près des sources du fleuve Jari, les moyens « modernes » pour recueillir des informations géographiques précises percent mal la couverture nuageuse permanente des monts Tumucumaque. Pourtant censés « voir à travers les nuages » les optiques haute définition des satellites ne fournissent que des images déformées par le relief tourmenté. A la croisée dʼanciennes routes de commerce des ethnies amérindiennes, cette région a ainsi disparu des écrans radars des scientifiques et des autorités de protection de la nature depuis près de quarante ans.

Pendant trois siècles cette région a fait l’objet de beaucoup de convoitises. Au XVIIIème et XIXème, des explorateurs y ont cherché le mythique Eldorado décrit par les Conquistadors. En août 2011, l’expédition Mapaoni part sur les traces de ces grands explorateurs du passé, mais elle va également suivre le chemin emprunté en 1937 – sous le régime nazi – par une expédition naturaliste allemande. L’expédition va remonter le fleuve Jari – un affluent de l’Amazone, l’un des fleuves les moins connus du Brésil – sur plus de 750 kilomètres, pour s’approcher de la borne marquant la frontière entre trois pays : le Brésil, le Surinam, et la Guyane Française.

François-Michel Le Tourneau a décidé de retourner à la tri- frontière, pour recartographier la zone. Vingt hommes. Trois pirogues. Un mois d’expédition en autonomie complète. Dans la forêt tropicale la plus inaccessible. Avec cette expédition à lʼancienne, François-Michel Le Tourneau veut réactualiser les bases de données géographiques, recueillir des informations précises sur lʼoccupation actuelle et passée de la région, et les comparer avec les descriptions des voyageurs du XIXème et du XXème siècle. Il emporte sur place des documents historiques sur les expéditions précédentes, et va les restituer en échange dʼinformations précieuses sur la géographie du présent.

Lʼexpédition Mapaoni va vous faire découvrir un monde ignoré en vous plongeant dans le même temps dans le passé incroyable de cette région. Une aventure scientifique et humaine exceptionnelle, au coeur de la plus grande forêt tropicale du monde.

« Joël, le musher des steppes », un reportage de Xavier Luizet, Jérôme Lanteri et Thomas Bourva, le 19/05 à 13h15 dans le magazine REPORTAGES sur TF1

En Mongolie, Joël Rauzy exerce le métier de musher, conducteur de chiens de traîneau. Régulièrement, il organise des expéditions d’une dizaine de jours sur les lacs gelés, auxquelles participent essentiellement des Français

Chaque hiver, il parcourt les rivières et les lacs gelés en compagnie de ses trente-huit chiens. Joël Rauzy est musher : conducteur de chiens de traîneau. Il est le seul en Mongolie : cette activité n’appartient pas à la culture d’Asie centrale. Avec sa compagne Bahina et une petite équipe d’assistants mongols, il organise des expéditions d’une dizaine de jours, auxquelles participent essentiellement des Français. Nous avons suivi l’une d’elles sur le lac de Khusvul, une gigantesque étendue d’eau du nord de la Mongolie, prise par les glaces de décembre à mai. Une féérie de givre et de cristal, par – 25 degrés.

Il y a encore huit ans, Joël était basé en France, dans les Pyrénées, et organisait des raids aux quatre coins du monde. C’est lors d’une de ces expéditions qu’il a eu le coup de foudre pour la Mongolie. Il s’y est établi, séduit par les grands espaces. « Je me suis dit : il y a de la place, il faut tenter le coup ». Depuis, il s’est habitué à une vie spartiate, souvent sans eau courante et avec le minimum d’électricité. Tous les ans au milieu de l’hiver, il transporte ses trente-huit chiens de son camp de base près d’Ulan Bator à son autre camp, situé à la pointe sud du lac de Khusvul.

Joël entretient des rapports étonnants avec ses chiens. Quand Queenie, sa chienne de tête, n’obéit plus à ses ordres, il immobilise brusquement le traîneau pour aller lui mordre l’oreille et lui rappeler qui est le maître. La même Queenie qui le soir, à l’étape, vient lui réclamer des caresses. « Elle vient vers moi parce qu’elle sait qu’elle a bien bossé. Ceux qui ont glandé se planquent », explique le musher avec malice. Joël n’hésite pas à prodiguer lui-même à ses chiens éprouvés par une rude journée de course des massages et des séances de stretching.

Le soir, les voyageurs font étape chez l’habitant, ou dans un campement de yourtes. Ils doivent monter la tente et dormir à même le sol, quand il n’y a pas d’autre habitation aux alentours.

Parmi les trois Français inscrits au raid, il y a Sophie, chimiste à Paris. C’est la troisième fois qu’elle participe à une expédition en chiens de traîneau, et la première fois qu’elle vient en Mongolie. Parée pour les grands froids, elle s’est équipée de deux chapkas, d’un masque anti-froid « façon Hannibal le cannibale », d’énormes chaussures « qui lui font gagner au moins trois pointures ». Elle va apprendre très vite à connaître les six chiens qui composent son attelage. Des chiens, qui lorsqu’ils aboient au moment du départ « lui donnent de l’énergie ». Pour Sophie, cette expédition sur le lac gelé, à travers des paysages d’une beauté minimaliste, est aussi l’occasion de faire le vide… « Tu passes d’une vie en ville où tu es sollicité tout le temps, où ça n’arrête jamais, et tu te retrouves au milieu de nulle part, dans le calme, le silence… C’est ça que je viens chercher ! »

Reportages TF1 / Agence Capa
Xavier Luizet, Jérôme Lanteri & Thomas Bourva