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« Adoption : blessures secrètes » réalisé par Sarah Lebas et Bruno Joucla diffusé sur France 3 le 01/05 à 22h45

Les chiffres sont secrets et tabous en France : officiellement 2 % des adoptions sont vouées à l’échec. Mais officieusement, les spécialistes parlent d’un cas sur dix… Les échecs de l’adoption, on en parle peu, pourtant, des histoires déchirantes d’enfants adoptés remis aux institutions ou renvoyés dans leur pays d’origine sont bien réelles.

L’adoption est une greffe délicate, une histoire d’amour qui réussit souvent, qui échoue parfois. En France, des enfants d’abord adoptés sont rendus aux services sociaux ou renvoyés dans leur pays d’origine, abandonnés une seconde fois. Il n’est pas facile de devenir du jour au lendemain parent d’un enfant qui débarque avec un passé, comme il n’est pas facile pour un enfant d’adopter de nouveaux parents. Le rêve de certaines familles adoptives peut se transformer en profond désarroi.

David, Sonia, Maylis, Anne-Laure, Julien et Sangitta ont tous été adoptés. Nés au Népal, en Ethiopie, en France ou ailleurs, ils ont grandi dans une famille qui ne les a pas mis au monde. Orphelins ou abandonnés, ils ont déjà vécu plusieurs vies et portent en eux les cicatrices de leur passé. Aujourd’hui adultes, ils témoignent des bonheurs et des difficultés de l’adoption et nous font passer de l’autre côté du miroir pour nous raconter leur histoire. À travers leur parole, nous revivons de l’intérieur tout le parcours de l’enfant adopté, ses échecs, ses dérives, ses tabous. L’idée de ce documentaire est d’essayer de bien comprendre, au-delà de l’histoire personnelle des uns et des autres, ce qui dans le système de l’adoption ne fonctionne pas.

Des questions doivent enfin être posées, alors qu’en France une réflexion sur une « réforme de l’adoption » est toujours en cours.
• Est-ce que tous les enfants sont adoptables ?
• Les bonnes intentions font-elles les bonnes adoptions ?
• Les parents sont-ils les seuls responsables d’un échec ?
• Les professionnels de l’adoption jouent-ils leur rôle de prévention ?

L’adoption reste un moyen privilégié pour créer une famille, mais cette manière de devenir parent ouvre aussi le débat sur la détresse de certaines familles, sur des symptômes d’enfants difficiles à contenir, sur la solitude de certains pères et mères et tente de donner des pistes de prise en charge par les professionnels pour répondre à ces nouveaux besoins d’aide et d’accompagnement.

L’adoption en Chiffres
Globalement, dans le monde, il y a beaucoup plus de parents candidats à l’adoption que d’enfants à adopter.
-En France, en 2009, ( dernier chiffre disponible) environ 28 000 personnes étaient en attente d’un enfant à adopter pour moins de 4.000 enfants adoptés au total cette année-là.
-L’adoption internationale représente 80 % de l’adoption en France, soit 3 504 enfants ( en 2010) avec de plus en plus de grands enfants et des fratries.
-Un seul enfant adopté sur 5 vient de France. En 2006, 764 pupilles de l’état seulement ont été adoptées. Sur les 23.000 enfants placés en familles d’accueil ou foyers après décision d’un juge, moins de 1% sont adoptables.

La France est le quatrième pays d’accueil d’enfants adoptés hors de nos frontières après les Etats-Unis , l’Italie et l’Espagne.