« Envoyé Spécial la suite – CMU : Soins interdits, 6 ans après », le 9/11 à 14h sur France 2
Un reportage de Marion Baillot
La CMU, la Couverture Maladie Universelle, compte quatre millions de bénéficiaires. Elle couvre les frais de santé des plus démunis. En 2007, Envoyé spécial avait enquêté sur les discriminations dont étaient victimes les patients CMU. À l’époque, 10 % des médecins généralistes refusaient de les soigner. Chez les spécialistes, le taux de refus atteignait 40 %. Une discrimination contraire au code de déontologie médicale.
Six ans plus tard, la situation s’est-elle améliorée ?
En Isère, nous sommes retournés voir Lydie Chassan, une infirmière qui accompagne les bénéficiaires de la CMU dans leurs démarches de santé, notamment lorsqu’ils font l’objet de refus de soins.
Aujourd’hui, elle est plus pragmatique. Plutôt que « d’aller au clash » avec les médecins, elle oriente les patients refusés vers des généralistes et des spécialistes qu’elle connaît.
Les bénéficiaires de la CMU ne sont pas les seuls à rencontrer des problèmes d’accès aux soins. Six ans après notre premier reportage, nous nous sommes intéressés à ces Français qui dépassent le plafond d’attribution de la CMU, parfois à quelques dizaines d’euros près.
Pour de nombreuses personnes précaires, se soigner est devenu un luxe. Trop « riches » pour bénéficier de la CMU, mais trop pauvres pour avancer les frais médicaux et se soigner correctement. Comme Jacky, retrouvé dans la région de Grenoble et qui souffre toujours de graves problèmes de dos, ou comme René, diabétique, un Français sur cinq renonce régulièrement à des soins médicaux pour des raisons financières.