Articles

« A poil sous la toge », un documentaire d’Olivier Ghis, le 05/09 à 23h15 sur Canal+

Alors que l’Histoire fait un retour fracassant dans la pop culture (voir le succès des deux derniers Goncourt, Au revoir Là-Haut et Pas Pleurer, le carton des émissions TV et radios historiques et des séries comme Vikings ou Tudors), il est temps de se demander comment le X revisite l’Histoire avec un grand H. Avec davantage d’alcôves que de cours magistraux, plus d’ébats, d’intrigues galantes que de batailles homériques. Le tout en préférant gaillardement le kitsch à la vraisemblance, le fantasme d’une époque à sa réalité. Normal, c’est plus sexy, c’est plus drôle. C’est du porno.

Si les historiens se sont rarement penchés sur le porno, le porno, lui a toujours eu un faible pour l’Histoire. Un goût qui lui est d’ailleurs venu très tôt, dès la naissance pour ainsi dire puisque les tout premiers films X répertoriés sont des saynètes à costumes : une évocations des mousquetaires côté français (A l’Ecu d’Or, 1908) et un western côté américain (A Free Ride, 1915).

A l’heure où fleurissent les émissions historiques (Secrets d’histoire, etc.), on peut se demander pourquoi. Pourquoi un genre aussi déshabillé que le cinéma X est-il si féru de films à costumes, d’époques désuètes alors que mettre à poil ses contemporains est si simple, si commode et tellement moins coûteux ?

C’est que l’Histoire, passée à la moulinette du porno, s’éloigne des Lagarde et Michard pour permettre toutes les licences, tous les fantasmes. Aucun survivant n’est là pour vous contredire, donc la liberté est totale. D’autant que certaines périodes, aux moeurs réputées plus lâches, offrent un terrain de jeux sans limite…

Ainsi, le porno, on s’en doute s’est amusé de la Préhistoire (Prehistorix, Homo Erectus) à fait grand cas de la Rome Antique (Gladiators, Cléopâtre), des moeurs dissolues de Versailles (Les portes jarretelles de la Révolution, Initiations d’une Jeune marquise) ou de la Belle Epoque (Dodo, petite fille au bordel, Code Name : Mata-Hari).

On ne manquera pas d’ailleurs d’établir un parallèle troublant avec la floraison, depuis quelques années, de séries mainstream historiques… Et particulièrement hot. De Rome à Spartacus, des Tudors à Vikings, toutes ces productions comptent au mois une scène érotique par épisode, voire davantage. Spartacus battant sans doute tous les records puisque certains épisodes s’ouvrent carrément sur des scènes d’orgie, etc.

Bref, le porno, une fois de plus en dit long, sous ses airs de distraction légère, sur nos contemporains et leur rapport a l’histoire, qu’ils préfèrent pimentée et croustillante, que poussiéreuse et rébarbative. Qui pourraient leurs en vouloir.

"Zob in the job", un film d'Olivier Ghis, le 06/09 à 23h10 sur Canal+

Comment le X envisage-t-il le monde du travail ? Open space fripon ? Atelier coquin ? Paiement en nature ou promotion canapé ? De « Tu bosses ou tu baises » à « Popaul Emploi », de « Secrétaires à tout faire » aux « Miches de la boulangère », 52′ pour examiner comment le porno s’est emparé du monde de l’entreprise, comment il subvertit malicieusement (ou pas) ses valeurs et ses hiérarchies.

A priori, le travail est l’ennemi juré du X. Et l’entreprise, avec ses impératifs productifs, financiers, politiques, le lieu le moins propice qui soit aux galipettes.

Le X a d’ailleurs longtemps préféré les salons bourgeois, les villégiatures cossues, les yachts de jet setters, les plages de sable fin. Bref, des lieux où l’on ne travaillait pas. Mais à l’orée des années 80, dans la France de Mitterrand – est-ce un hasard ? – et des VHS, le porno investit bientôt le travail.

C’est en en effet avec l’explosion de la vidéo amateur, accessible au plus grand nombre, que le X s’empare du quotidien. Laetitia, reine de « l’amat' », déshabille les Français et met en scène les petits métiers : livreurs, représentants, pizzaiolos, agents immobilier, garagistes, plombiers (voir « Chantier interdit au public », « Le plombier pète les plombs »).

Avec les années 90, la vogue des traders, de Wall Street et la culte de l’entrepreneur (Bernard Tapie, idole des jeunes), le X investit les grandes entreprises : patrons, DRH, secrétaires, assistantes, le porno frappe alors à la porte de l’open space (exemple : « Ça baise au bureau »).

Dix ans plus tard, crise oblige, le porno investit la France du système D et de la précarité : c’est l’heure de « Popaul Emploi » ou de « Des filles libres »… dans lequel des filles  au chômage se regroupent pour monter une start up de visio érotique !

Avec le concours de professionnels du X (Gérard Kikoïne, Tony Carrera…), mais aussi de sociologues (Mathieu Trachman…), syndicalistes ou avocats (Emmanuel Pierrat), journalistes qualifiés (Christophe Bier, Dimitri Largo) et autres experts de tous poils, nous verrons aussi que certains métiers reviennent de façon récurrente dans le X (hôtesses, secrétaires, baby-sitter…), quelles que soient les modes et les époques.

« Porno gay : visite guidée » – Un documentaire d’Olivier Ghis le 28/01 à 22h30 sur Canal+

Porno gay : visite guidée (interdit aux mineurs de moins de 16 ans)

52 minutes pour décrypter les différentes tribus du porno gay, ses niches, ses tendances phares aujourd’hui. Pourquoi les gays plébiscitent-ils à la fois les minets et les daddies dégarnis ? Les athlètes budybuildés et les nounours bien en chair ? Pourquoi ont-ils un gout prononcé pour les garçons de cité, en survet’ et capuche, mais aussi pour les représentants de l’ordre (policiers, pompiers, cadres en costumes) ? Pour quelles raisons les vestiaires, les saunas, les bois et les bars interlopes sont-ils leurs décors de prédilection ?

Mieux qu’un catalogue, c’est un voyage dans la fantasmagorie gay, avec ses valeurs sûres, ses bizarreries et ses versants inattendus.

Des minets au sneakers, des daddies aux bears, en passant par les productions fétish ou le bareback, visite dans les arcanes du porno gay, à l’aide d’extraits emblématiques et le concours des pros du secteur (acteurs, réalisateurs, journalistes spécialisés…), qui nous expliquent ce qui fait le succès ou la permanence des ces niches, où elles trouvent leur origine, à quoi elles répondent dans la fantasmagorie gay, où sont les différences ou les rapprochements avec le porno hétéro, etc.

« A poil… Mais stylé », un film d’Olivier Ghis, le 07/09 à 23h05 sur Canal+

La première vocation du cinéma X, on le sait, c’est de mettre les hommes – et surtout les femmes – à poil. Non pas dans des occupations anodines comme faire la vaisselle ou téléphoner – même si cela peut arriver – mais pour des activités généralement plus horizontales.

Or, dans le porno comme dans la vie, avant d’être nu avec une dame, on est d’abord habillé. Et qui dit vêtements dit accessoires, décoration, bref tout un style de vie. Et c’est justement à cette évolution des styles dans le X que s’intéresse « A poil… Mais stylé ».

Autrement dit, comment le X se fait le miroir, depuis sa naissance, des modes, des tendances, en un mot de l’air du temps.

Des dessous chics de jadis, façon Dorcel, au bling bling des années 2000, des poitrines naturelles des seventies au corps siliconés d’aujourd’hui, des premières épilations aux tatouages en passant par les strings ou l’usage intensif du botox, le X a souvent reflété – et aussi devancé – l’idée que notre société se fait de la beauté, du plaisir.

Autant dire un voyage aussi instructif qu’amusant dans l’histoire de nos mœurs… Et de la manière dont on s’habille pour mieux se déshabiller ensuite.

« A poil… Mais stylé » Un film d’Olivier Ghis Le 07/09 à 23h05 sur Canal+

« ENFIN LES FEMMES ! », un film d’Olivier Ghis le 03/03 à 00h25 sur Canal+

Pleins feux sur les femmes ! Tel est l’objet de ce documentaire, qui offre un panorama complet de la place – de plus en plus conséquente – du beau sexe dans le X d’aujourd’hui.

À travers une série d’entretiens, de tournages, d’extraits, nous suivons au travail des figures majeures comme Ovidie, Liza des Sierra, Anna Spam, Erika Lust ou Nina Roberts.

Elles nous disent, chaque fois, leurs difficultés, leurs doutes, leur ambition : filmer autrement l’amour, affirmer le désir, le regard féminin. Autrement dit : moins de gros plans génitaux, d’avantage de réalisme, de suavité, de préliminaires… Ou pas : car nos protagonistes n’ont pas toutes, loin de là, la même idée sur la question.

Enfin, il s’agira de décrypter le pourquoi du comment d’une tendance lourde du X actuel : la montée en puissance des filles, non plus comme objets de désir, mais comme productrices, à part entière, de fantasmes et de rêves.

Film déconseillé aux moins de 18 ans

LE MONDE DANS TOUS SES ETATS : « Des Dieux et des Hommes », un documentaire d’O. Ghis diffusé lundi 19/03 à 20h40 sur JIMMY!

Forts, cruels, déstabilisants, intenses, drôles, riches et insolites, ces films apportent un éclairage unique sur le monde, avec ses paradoxes et ses concessions, ses interrogations, ses revendications, ses avancées et ses inquiétudes. Forte de son expérience de journaliste, Isabelle Giordano présente cette série éditorialisée selon huit thématiques : un monde de folies, de croyances, d’argent, de femmes, d’enfants, de prisons, de dérives, de nouvelles tribus.

LE MONDE est DANS TOUS SES ÉTATS, et c’est le nôtre pour le meilleur et pour le pire, accordons lui notre attention, pour mieux le comprendre et le protéger.

Dans ce 7ème numéro, Isabelle Giordano nous emmène hors des sentiers battus et des chemins de croix traditionnels, observer la foi moderne, très flexible… Petits arrangements entre apôtres, c’est dans « DES DIEUX ET DES HOMMES », lundi 19/03 à 20h40 sur JIMMY

Dieu endosse les costumes et les pratiques les plus diverses… voire contradictoires.

Le XXe siècle, sur la foi du Marxisme et des Trente Glorieuses, avait presque enterré Dieu. C’était une cause entendue : il n’en avait plus pour longtemps… Or aujourd’hui, il est plus prospère que jamais, partout sur la Planète. C’est ce que va vous démontrer ce nouvel opus de notre magazine « Le Monde dans tous ses États », au cours duquel Dieu va endosser les costumes et les pratiques les plus diverses… voire contradictoires.

Aux États-Unis, par exemple, il sert d’argumentaire aux communautés polygames de l’Utah, alors qu’en Indonésie, au contraire, on invoque le Tout-Puissant pour interdire aux ados de se tenir la main ou de s’embrasser dans la rue : la police religieuse veille au grain, à coups de patrouilles et d’arrestations… Au Cambodge, Dieu – décidément très ouvert d’esprit – recrute d’anciens Khmers rouges ! Alors qu’au Pakistan, Dieu est moins magnanime : il n’aime pas le cinéma. Menaces, meurtres, attentats à la bombe… Les talibans les plus zélés ne reculent devant rien.

Plus surprenant, dans la banlieue de Memphis : Dieu aime le sexe ! De bienveillants pasteurs conseillent leurs ouailles sur l’art et la manière de marier foi et plaisir, divinité et vie intime.

Mais, vous le verrez, Dieu peut aussi remettre les homosexuels dans le droit chemin à Seattle, et il peut même couvrir les trafics de drogue et les malversations financières derrière les murs du Mont Athos, en Grèce, chez des orthodoxes… qui ne le sont pas vraiment. Hallelujah !

Émission n°7 : « DES DIEUX ET DES HOMMES »
Un documentaire d’O. Ghis
Le Lundi 19 mars à 20H40 sur JIMMY
Format : 8×85’. Production : CAPA- 2011

« Sexe qui rit », un documentaire d’Olivier Ghis, le 8/10 à 22h30 sur CANAL+ (DÉCONSEILLÉ AU MOINS DE 16 ANS)

LA FACE CACHEE DU CHARME : Dérision, satire et comédie dans le cinéma galant français

En 52 minutes, une anthologie joyeuse des moments les plus comiques du cinéma galant et un décryptage amusé des raisons pour lesquelles ce genre, à priori destiné à tout autre chose, recèle des trésors d’humour (souvent volontaire, parfois pas du tout).

Nous balaierons ainsi un siècle de 7e art, de sa naissance (l’un des opérateurs de Georges Méliès ne fut-il pas arrêté pour trafic de petites bandes érotiques ? L’un des tous premiers films coquins ne fut-il pas une parodie des « Trois Mousquetaires » ?) à nos jours, pour comprendre comment ce cinéma, sans oublier sa vocation première (donner à fantasmer) s’est ingénié à faire rire, sourire, voire réfléchir.

Pour ce faire, rien de tel qu’un décor évoquant l’âge d’or du film de charme (Le Comptoir Général, 80, quai de Jemmapes, 75010 Paris), cette parenthèse enchantée qui vit des cinéastes confirmés comme Paul Vecchiali (« Change pas de main », 1975) ou Claude Berri (« Sex Shop », 1971) mettre leur talent au service d’un cinéma plus explicite.

Et qui dit explicite dit explications et par conséquent quelques beaux esprits. En égrenant les souvenirs, les anecdotes et les analyses de quelques exégètes – de Jean-François Rauger (Cinémathèque Française, dont la curiosité va bien chercher davantage dans le cinéma de genre, le bis, le bizarre, que dans les œuvres complètes d’Eisenstein) à Christophe Bier (auteur d’un « Dictionnaire des longs métrages français érotiques »), en passant par Christian Libert (distributeur, Blue One, qui veille sur le destin de tous les films de Brigitte Lahaie), Yannick Perrin (réalisateur, auteur notamment des « Majorettes », version hilarante et délurée de « Certains l’aiment chaud »), Fred Coppula (producteur, JTC, qui initia, entre autres avec « La soirée de connes », une série de pastiches des grands succès du cinéma) ou Michel Reilhac (directeur d’Arte France Cinéma et collectionneur passionné des incunables – comme diraient les bibliophiles – du cinéma coquin) – nous verrons que ce cinéma dit « léger » est souvent plus drôle qu’il n’y paraît : autrement dit, qu’il sollicite autant l’esprit que la chair et qu’en matière d’humour il lui arrive d’égaler Guitry ou Mocky.

Et pour en témoigner, un dessin vaut bien sûr mieux qu’un long discours : de nombreux extraits, issus de titres aussi divers que « Cour du soir pour monsieur seul », « La sexualité au travail ou l’amour au bureau » ou encore, plus récemment, des détournements de films tels que « Bienvenue chez les Ch’tites coquines» ou d’émissions phares de la télé réalité comme « Pascal, le grand frère… » nous dirons comment ce cinéma se plait à questionner son époque, dévisser les icones « mainstream » et s’amuser des phénomènes de la culture de masse.

Car l’industrie du charme sait qu’elle intéresse tout un chacun. L’an dernier, selon Google, un tiers des recherches sur Internet concernait des contenus pour adultes. Soit 68 millions de requêtes par jour et, chaque seconde, 28 000 internautes rivés sur une image licencieuse.

Certes, à priori, on n’imagine pas ces spectateurs animés des mêmes sentiments que les habitués de la Comédie-Française. Et pourtant… là aussi, très souvent, il y a un texte, un titre (c’est important – on y reviendra), des choix de mise en scène, un découpage, bels et bien destinés au dessus de nos ceintures.

D’où une multitude de boutades, de situations cocasses, de traits d’esprits, un large éventail de scènes satiriques, d’intentions parodiques, bref, tout un cinéma qui s’emploie à se moquer du monde, à en signaler les travers et les hypocrisies, fus-ce par le biais de scènes légères.

Car le cinéma coquin, s’il en fait jouir quelques uns, en réjouit beaucoup d’autres (c’est peut-être l’inverse mais les statistiques manquent souvent sur le sujet). Et pour se faire, il a bien des cordes à son arc.

Il s’amuse d’abord, c’est bien normal, de son antithèse : le travail. Tous les corps de métiers y passent : du plus prestigieux au plus obscur… avec une prédilection pour l’autorité (qui en prend ainsi pour son grade : c’est le côté gentiment anar du cinéma érotique). Du policier à la soubrette, du médecin au dépanneur, en passant par l’avocate, l’hôtesse de l’air ou la boulangère : les exemples abondent. Christian Libert, qui connaît par cœur le catalogue FFCM/Blue One (où l’on trouve tous les classiques érotiques des années 70), et Michel Reilhac, qui collectionne depuis 20 ans les raretés du genre, nous éclaireront sur ce point. Avec des extraits tirés de films comme « Les femmes des autres » ou « Mes nuits avec… », ils nous diront comme le détournement des fonctions socioprofessionnelles amuse ou séduit.

Mais le cinéma de « charme » a aussi le goût du vaudeville : il use alors de ficelles du « boulevard » pour pimenter son propos. Il joue ainsi sur l’incongruité des situations, le ridicule des personnages ou le décalage flagrant entre ce qui se dit… et ce qui se fait. Labiche n’aurait pas été plus heureux ! Nous verrons avec Yannick Perrin, qui signa notamment une version égrillarde de « Camping », et Jean-François Rauger, fin connaisseur du genre, comment les ressorts du comique viennent torpiller les postures machistes, les clichés virils ou l’apparent bonheur des couples. Que l’on évoque « Belle d’un soir », « Les femmes mariées » ou « Fièvres nocturnes » : tous ces films renvoient avec une ironie consommée aux contradictions aux masques, dissimulations et petits aménagements moraux d’une France moins libérée qu’elle ne le dit.

Cinéma marginal, dérangeant, longtemps censuré et confiné aux arrières boutiques, le film de charme s’est aussi fait une spécialité de bousculer les convenances, d’égratigner plus ou moins gentiment l’ordre moral et culturel. D’où son goût du pastiche (« Matrix » devient « Matrique », « Star Wars » vire au « Porn Wars »), du détournement, du titre amusant ou imagé (« C’est plus facile de garder la bouche ouverte », « Quand, comment et avec qui ? »), qui placent d’entrée le spectateur en situation de complice d’une entreprise qui entend bien, via quelques grivoiseries, relativiser les succès du box-office et les engouements de l’air du temps, dérider les sérieux, les pédants et les tristes sires. Fred Coppula, grand inventeur de titres devant l’éternel (« Bienvenue chez les Ch’tites coquines », c’est lui) ou encore Christophe Bier, dont la vidéothèque regorge de trésors qui feraient sourire un Pierre Dac, nous éclaireront sur ce penchant très singulier – et forcément sympathique – du cinéma de charme.

Dernier ressort du comique dans ce cinéma… l’humour involontaire. Et là, on peut dire que le « charme » est carrément champion toute catégorie ! Mêmes les séries Z d’Ed Wood, avec des effets spéciaux plus fauchés que spéciaux et leurs outrances risibles sont moins drôles. Les archives débordent d’acteurs en panne, de mauvaise post synchro, de scènes commencées au Maroc et finies dans les Alpes (on passe du palmier au pin en deux répliques : très fort !), de comédiennes qui dégringolent du tabouret en plein élan sensuel, de scénarii foutraques, etc. On pourrait en faire un bêtisier géant. En la matière, les archives d’un Michel Reilhac, riches en ratages et approximations cinématographiques, comme les souvenirs de réalisateurs ou d’acteurs aussi ironiques que Phil Hollyday, Lou Charmelle, Brigitte Lahaie, Richard Allan, Titof ou Pierre Moro (qui sont souvent les premiers à se moquer d’eux-mêmes), nous ferons revivre, extraits à l’appui, ces moments où le film de « charme » bascule dans l’absurde. A titre d’exemple – et en guise de mise en bouche – on citera cette fameuse réplique du réalisateur David Carol, qui, répondant à la question « comment écrivez-vous vos scénarios ? », dit tout naturellement : « je tourne d’abord. Je les écris ensuite ». On mesure le potentiel comique d’une telle démarche !

Bref, volontairement ou malgré lui, le cinéma érotique est parfois plus comique que les comédies : personne ne s’en plaindra.

Intervenants :
. Jean-François Rauger (directeur de programmation, Cinémathèque Française)
. Christophe Bier (critique et historien)
. Christian Libert (distributeur, Blue One)
. Yannick Perrin (réalisateur)
. Fred Coppula (producteur, JTC)
. Michel Reilhac (directeur d’Arte France Cinéma et collectionneur)
. Brigitte Lahaie (actrice)
. Richard Allan (comédien)
. Lou Charmelle (actrice)
. Pierre Moro (réalisateur)
. Titof (comédien)
. Dimitri Largo (journaliste, VCV)
. Jean-François Davy (réalisateur)

Dans LE SEXE QUI RIT, Olivier Ghis revient sur un siècle de septième art, de sa naissance à nos jours, pour comprendre comment le cinéma pornographique, sans oublier sa vocation première, s’est ingénié à faire rire, sourire et pourquoi pas réfléchir. Ces trésors d’humour s’avèrent souvent volontaires, mais parfois pas du tout…