Articles

« Textile : mode toxique ? », un reportage de Sophie Bonnet et Antoine Demonet dans Envoyé Spécial, le 19/09 à 20h35 sur France 2

70 % de nos habits sont fabriqués en Asie. Pendant quatre mois, une équipe d’Envoyé Spécial a enquêté sur les produits chimiques utilisés pour les confectionner : teintures, fixateurs, imperméabilisants… Elle a découvert que certaines usines asiatiques utilisaient des substances potentiellement dangereuses pour notre santé.

Elle a fait analyser de nombreux vêtements de marques célèbres fabriqués en Asie et vendus en France. Résultat : plus de la moitié contiennent des perturbateurs endocriniens.

Les normes européennes Reach, qui déterminent les substances à proscrire de l’industrie textile, sont-elles appliquées ?

Au Bangladesh, Sophie Bonnet et Antoine Demonet ont découvert que certains fabricants ne les respectaient pas, malgré les engagements officiels pris par les marques. Les journalistes ont remonté le fil des produits utilisés pour teindre nos vêtements. A Dacca, ils ont pu constater que les substances employées par les sous-traitants de l’industrie textile étaient souvent les moins chères du marché, et qu’elles pouvaient contenir des agents toxiques.

Par ailleurs, ils se sont infiltrés dans une teinturerie qui sous-traite pour de grandes marques occidentales connues, où ils ont vu travailler de nombreux enfants.

Ils manipulaient des produits chimiques sans gants ni masques. Dans le sud de l’Inde, ce sont les riverains des usines textiles qui pointent une catastrophe sanitaire.

Sophie Bonnet et Antoine Demonet ont enquêté dans des villages contaminés par les teintures et les produits chimiques, où les cancers et l’infertilité atteignent des taux record. En France, rencontre avec des douaniers chargés d’ouvrir les containers en provenance d’Asie. Ils mettent en cause les gaz toxiques utilisés pour transporter les vêtements. Rencontre aussi avec des vendeurs de vêtements malades et des acheteurs qui affirment avoir été intoxiqués par leurs habits…

A l’ère de la mode rapide, jetable et low-cost, que savent les consommateurs occidentaux des produits chimiques contenus dans leurs vêtements ?

CHARITY BUSINESS, un film de Sophie Bonnet le 24/06 à 22h25 sur Canal +

L’humanitaire ne s’est jamais aussi bien porté.

Aujourd’hui, 56% des français sont donateurs (200 euros en moyenne) et chaque année, les associations vivant de la générosité des Français, engrangent près de 3 milliards d’euros. Le secteur s’est professionnalisé jusqu’à devenir une vraie puissance économique. Et pour obtenir des fonds, les recettes sont toujours les mêmes : la pitié, la culpabilité, et le star système.

La médiatisation des catastrophes est permanente, les catastrophes deviennent parfois de grands shows.

La dernière crise humanitaire encore présente dans toutes les mémoires est le tremblement de terre à Haïti en janvier 2010. L’émotion a été considérable tout comme les sommes récoltées.

Les dons des Français se sont élevés à 70 millions d’euros et l’état français a versé, lui, 325 millions d’euros. Le monde entier s’est mobilisé et au total, c’est pas moins de 5 milliards d’euros qui ont été versés pour aider Haïti.

Trois ans plus tard, quelle utilisation a été fait de ces 5 milliards ? Aujourd’hui, seul un tiers des réfugiés a été relogé, des centaines de milliers de rescapés s’entassent toujours sous des tentes de fortunes dans les rues de Port au Prince et de gigantesques bidonvilles sont apparus autour de la capitale.

Près de 3 ans ont passé depuis le séisme, 6 milliards de dollars ont été dépensés, mais cet argent qui aurait pu servir a développer les infrastructures d’Haïti semble surtout avoir servi à auto-alimenter la machine de l’humanitaire.

Les contrats de reconstruction ont été accaparés par les entreprises européennes et américaines et moins de 1% de l’aide est revenue à l’état haïtien.

L’humanitaire fait vendre et certains petits malins l’ont d’ailleurs bien compris.

Il est devenu très tendance de partir pour quelques semaines pour une mission à l’autre bout du monde faire de l’humanitaire durant ses vacances. Aucune formation n’est demandée mais ces missions sont payantes, comptez environ 2500 euros plus le billet d’avion.

Une destination semble particulièrement à la mode : le Cambodge. Pour 2000 euros, les touristes peuvent travailler durant un mois dans un des nombreux orphelinats du pays.

Les volontaires occidentaux sont de plus en plus nombreux à participer à ces missions humanitaires d’un nouveau genre. Ces dernières années, le nombre d’orphelinats a explosé dans les lieux touristiques. Leur nombre a augmenté de 65% en 5 ans. Plus de 10 000 enfants s’y trouveraient.

Problème : 80 % des enfants qui vivent dans ces établissements ne sont en fait pas orphelins et les parents se voient parfois contraints de signer des contrats stipulant que s’ils cherchent à récupérer leurs enfants ils devront s’acquitter d’une amende de 1500$.

Les bons sentiments sont bien loin et dans certains cas l’humanitaire semble être devenu une véritable machine à cash.

Spécial Investigation : « Les Béatitudes – Une secte aux portes du Vatican », un documentaire de Sophie Bonnet, le 14/11 sur CANAL+

D’ici quelques mois, le Vatican va reconnaître officiellement une petite communauté religieuse très discrète fondée en 1973, les Béatitudes. Pourtant à bien des égards, cette communauté de quelques milliers de membres sent le souffre.

Ces fidèles vivent ensemble, comme les premiers disciples du Christ, des laïcs, des familles avec enfants, des prêtres et des sœurs consacrées. Les Béatitudes ont été fondées par Gérard Croissant, qui se fait depuis appeler frère Éphraïm.

Ce diacre est un personnage charismatique, il a des visions et Jésus a même réalisé devant lui plusieurs miracles «des multiplications de pains et de yaourts au chocolat», etc.

Il a aujourd’hui disparu de la circulation, suspendu par le Vatican pour des dérives de mœurs (des liaisons avec plusieurs religieuses). D’ailleurs sur bien des aspects cette communauté ne semble pas «très catholique».

Georges Fenech Président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), est même formel : les dérives sectaires sont claires et avérées: emprise psychologique, dérives financières, soumission au berger, abus sexuels.

En quelques années, les béatitudes sont pourtant parvenues à bâtir un «Empire» : une constellation de 77 communautés dans 26 pays sur les 5 continents. Éphraïm a placé tous ses proches aux postes clés, notamment la gestion des finances. La communauté est souvent citée parmi les dix « sectes » les plus riches du monde. Elle possède un patrimoine immobilier important (châteaux, gites, maisons, parcs) qu’elle gère grâce à de nombreuses associations ou sociétés écran. François Bayrou compte parmi les sympathisants de cette étrange communauté.

Un documentaire de 52′ réalisé par Sophie Bonnet
Diffusion le 14 Novembre 2011 dans Spécial Investigation sur Canal+